Antiquité
La découverte d’outils de pierre datant du néolithique, de mosaïques, pilastres et d’une tête funéraire en marbre des Pyrénées datant du 1er siècle après J.C. au lieu-dit Cap d’Aouba, attestent l’existence d’un habitat dans les temps préhistoriques et au début de notre ère.
Moyen-Âge
On a situé deux mottes castrales, l’une à St-Jean-Le-Comtal (St-Jean de Nenos au presbytère actuel), l’autre à Arbéchan.
La motte St-Jean de Nenos est détruite par les Normands en 920 (documents de la famille de Monlaur).
Pour la remplacer, une forteresse en pierre est édifiée en 1052 au nord-est de ce site avec remparts, créneaux, meurtrières, fossés, portes avec herse et pont-levis. C’etait un édifice défensif important dans lequel se trouvait une chapelle St-Roch (qui protégeait le bétail contre les épidémies mortelles et les hommes contre la peste, était particulièrement vénéré) et un couvent.
Hors les murs, se trouvait un monastère des Carmes Déchaussés au lieu-dit Peyrusse.
L’église d’origine et le monastère ont été endommagés par les guerres de religion. Finalement abandonnée, l’église est remplacée en 1770 par l’église actuelle.
Les murailles après avoir été progressivement réutilisées pour la construction du village actuel, ont disparu en 1883.
À Arbéchan, la motte sera abandonnée par Géraud I, baron d’Arbéchan (Arbeissan). Il délaisse les hauteurs pour s’installer vers 1065-1080 au confluent de la Grande et Petite Baïse, et créé l’Isle d’Arbéchan (L’Isle-de-Noé). Pour la peupler, il fait appel à l’Archevêque d’Auch et en remerciements, fait don de l’église d’Arbéchan à la Cathédrale Ste-Marie-d’Auch en 1140.
Cette église dédiée à St-Martin était située à 300 m au sud de la chapelle actuelle. On y implorait ce saint qui avait la propriété de sécher les larmes des enfants pleureurs et de ceux qui se sentaient l’âme en peine.
La famille d’Arbéchan faisait partie des quatre grands barons du Fezensac et possédait de nombreuses tours en Astarac. La famille s’éteindra au XV°siècle.
Les Escoubès de Monlaur et le Château de Val
On ignore si avant les Monlaur, il y a eu une maison seigneuriale à St-Jean-Le-Comtal, mais on peut le supposer.
C’est en 1692 que les Monlaur s’installent au château de Val avec le mariage en 3ème noces de Thomas et Anne de Laffont, riche héritière du château et de 24 métairies. La lignée s’éteindra en 1930. Les Monlaur remonteraient à Clovis.
On retiendra les noms de Jacques-Marie, maire de 1816 à 1826, poète, musicien, compositeur, passionné de physique, membre de la Société Agriculture de Toulouse, qui a laissé de nombreux manuscrits et de Camille de Monlaur, qui a écrit les mémoires de sa famille. Leur devise était « Virtus auro potior » : plutôt le courage que la richesse.
Remanié au XVIII°siècle, le château était richement meublé et décoré. En 1888, il est considéré comme l’un des plus remarquables de l’Astarac, surtout pour ses parcs. Après le décès de Camille, tout ce qu’il contenait a été dispersé.
En 1924, le mobilier d’art et le mobilier de la chapelle du château sont donnés à l’église de St-Jean-Le-Comtal (notamment la phalange d’un doigt de St-Jean-Baptiste). La mairie recevra une collection de livres. La fontaine miraculeuse des Arriouets, située proche du château, est détruite par le bétail, mais coule toujours. Elle passait pour guérir les ulcères et les affections oculaires.
Saint Jean le Comtal
Traversée par la N21 reliant Auch à Tarbes et la D150 reliant Castéra-Verduzan à Castelnau-Magnoac, la commune est située à 10 km d’Auch. Les rivières qui l’arrosent, le Sousson et l’Auloue ont dessiné un paysage de coteaux boisés et verdoyants. Le 2 mai 1821, un décret royal rattache Arbéchan à St-Jean-Le-Comtal.
St-Jean-Le-Comtal (Sent Joan lo Comdau en gascon) vient de St-Jean de Nenos (Nénos de Nénus ou Nenius qui est un patronyme).
L’évolution du nom de la commune est la suivante :
1020-1090 : Arbeichan,
au XIII° siècle : St-Jean de Nénos,
au XIV° siècle : St-Jean-Le-Comtal,
à la Révolution : St-Jean sur le Soussou ou Vertu sur le Sousson.
Village de crête-situé rappelons-le entre Mirande et Auch-, Saint-Jean-le-Comtal fut une place forte et… fortifiée, des comtes d’Astarac. Ce qui restait des fortifications fut détruit en 1825. Qui sait si, sans cet épisode, le village n’aurait pas aujourd’hui son office de tourisme et un festival annuel de cape et d’épée? Avec, entre autres « têtes d’affiche », Henri IV qui y dormit une nuit… écourtée, Géraud d’Orbéchan et toute l’escouade des Escoubes de Montlaur. Mais le livre nous parle aussi et surtout des Saint-Jeannais… d’en bas. Beau visage que celui de Joséphine Viralode, institutrice de 1880 à 1921, mais pas de photo de Camille Desbarats qui, en 1946, utilisa le premier tracteur, un Ford Fergusson de 24 CV… Quant aux premiers Saint-Jeannais à posséder le téléphone, ce furent peu avant 1939, « deux marchands de bestiaux, Duffar au Joulet, Graou au Pey ». Le village eût sa gare-premier train Auch-Mirande le 31 mai 1869-, sa poste, il comptait près de 600 habitants en 1880 (360 aujourd’hui…). Saint-Jean-le-Comtal, qui a en mémoire le cinéma ambulant Lagache, perdit onze de ses jeunes à la guerre de 14-18 et le bilan de 39-45 eût été pire si un réfugié polonais Casimir Fenbrovitch, n’avait, le 14 août 1944, persuadé les Allemands qui venaient d’abattre deux maquisards à Labéjan que lui-même et les cinq autres personnes qu’ils prenaient pour cibles, n’étaient que d’inoffensifs cueilleurs de haricots. Pierre Delbac va jusqu’à préciser qu’il n’y eût qu’un blessé, « légèrement touché au bras, Siméon Duprat ».
Des chiffres
Superficie : 17,15 km²
Population : 391 habitants
Nom des habitants : Saint Jeannais(es)
Distance
Auch : 11 km
Toulouse : 90 km
Tarbes : 65 km